Passé l'achat, les amateurs de voitures anciennes évaluent rarement le coût de leur passion. Voici donc quelques éléments qui vous permettront de mieux savoir où vous allez.
ACHETEZ CHER
L'acquisition conditionne en grande partie la suite de votre histoire. De nombreux amateur croient encore pouvoir faire des économies en sélectionnant des exemplaires proposés en dessous de la cote et cédés avec quelques travaux a prévoir. A moins d'avoir du temps et de justifier d'une réel compétence technique, une voiture ancienne en état moyen fera exploser votre budget et vous entraînera bien au-delà de sa valeur. Mieux vaut donc payer le juste prix dès le début. C'est-à-dire chiffrer son budget initial au niveau de la cote maxi correspondant à un exemplaire en excellant état. Auquel cas les prétentions du vendeur devront être justifiées : un dossier de factures mérite d'être attentivement consulté si le prix demandé s'inscrit dans la tranche supérieur de la cote. Avantage à l'acheter : du fait du marché actuel, on paye rarement le prix de revient effectif d'une voiture entièrement restaurée. On peut ainsi espérer réaliser de sérieuses économie à long terme. D'autant qu'un carrosserie refaite dans les règles peut tenir vingt ans au moins sans se dégrader. Même résultat pour une mécanique neuve remontés avec des pièces optimisées.
CONNAITRE SES LIMITES
L'acquisition d'une voiture ancienne procède souvent d'un coup de foudre tout à fait légitime. Reste qu'on peut pas demander à une Maserati Biturbo de démarrer tous les matins comme sait le faire une Peugeot 307. Comme on ne saurait imposer à une Alfa Romeo Montreal des kilomètre de périphérique aux heures de pointe pour se rendre à son travail. Le choix d'une voiture ancienne doit procéder d'une certaine hiérarchie dans la détermination de vos critères essentiels. Et répondre à une perspective d'utilisation correspondant à sa vocation. Bien des amateurs se trompent de modèle parsque qu'ils n'en connaissent pas les limites. Règle évidente : un douze cylindres coûte deux fois plus cher à entretenir qu'un six cylindres, à technologie comparable. Et si la magie des multicylindres opère en collection, ces chefs-d'oeuvre mécanique auront vite fait de vider votre compte en banque. Plus le moteur est sophistiqué, plus il exige des soins attentifs. Ce sont les meilleures huiles de synthèse qui doivent lui être réservées, ce sont les bougies les plus performantes (comprenez : les plus chères) qu'il faut lui offrir, sans parler des opération de routine qui supposent de passer par des services d'un spécialiste pour procéder aux changement périodique des chaînes de distribution ou aux réglages de la rampe de carbus et de l'allumage, qui peuvent être affreusement fréquents. Dans ces conditions, le coût annuel moyen d'entretien d'une Ferrari 308 GTB, par exemple, dépassera les 1500 € hors pneu et essence. P-S : les mauvaises surprises sont en options...
EVALUER L'ENTRETIEN
Tout ceci explique la cote plutôt basse de certains coupés italiens au blason prestigieux. Leurs vendeurs ont souvent manqué de réalisme et leurs futurs acheteurs ne savent pas toujours ce qui les attend. A contrario, une simple Austin-Healey 30000 garantit un rapport prix/plaisir plus avantageux à long terme, même si son coût d'acquisition peut sembler élevé, en regard de celui d'une Lamborghini Espada. Les cotes ne donnent qu'une indication, en ce sens qu'elles ne respectent pas les écarts correspondant à la segmentation de l'époque du marché. Et peuvent donc en inciter beaucoup à viser le dessus du panier, au risque d'y laisser leurs illusions dès la première facture. Il est donc indispensable de contacter les clubs de marques ou les spécialiste du modèle convoité pour en savoir plus sur le prix des pièces, leurs disponibilité, le coût approximatif de la maintenance courante, les vices de conception ou les millésimes à fuir.
ROULEZ, ELLE EN A BESOIN
Quel que soit son genre ou son âge, une voiture se dégrade beaucoup plus vite si vous lui imposez un unique déplacement de mille kilomètres une fois par an plutôt qu'une petite centaine de kilomètres tous les mois. Un usage régulier est source d'économies. Une batterie a besoin de charger régulièrement. L'huile moteur doit être vidangés au moins une fois par ans, même si la voiture ne roule pas. Diagnostic identique pour les durits qui séchent et se fendillent, faute de servir, comme les pneumatique qui ont tendance à se déformer si la voiture reste trop longtemps stationnés sans bouger. C'est bien pire encore sur le circuit de freinage : le liquide de frein se gave d'humidité, faisant rouillé inexorablement étriers et maître-cylindres tandis que les coupelles se mettent a fuir. La réfection complète est quasi obligatoire pour une auto stockée à l'humidité et qui n'a pas bougé pendant plus d'un an. L'inaction a les même conséquences catastrophiques - et ruineuses - sur le circuit d'alimentation en carburant. La condensation fait rouiller l'intérieur des réservoirs, les dépôtous s'accumulent dans les canalisations, les pompes à essence se dessèche, les flotteurs des carburateurs grippent, autant de maux qui garantissent un redémarrage chaotique et des sortie émaillées d'incidents, voire d'incendies. Cerise sur le gâteau à la grimace : les carburants actuels ne supportent pas un stockage prolongé et se décomposent en gommes et autres vernis gluants, qui vont aller obstruer filtres et canalisations, après six mois seulement d'inactivité.
A vous de choisir : vaut-il mieux dépenser des fortunes à remettre en route une voiture inerte tous les deux ans ou, au prix de frais d'entretien infiniment moindres, profiter de votre ancienne tous les week-ends.
UN USAGE ADAPTE
A l'inverse, et si vous envisagez de rouler souvent en ville à des heures où le trafic impose quelques séance prolongées au ralenti ou bas régime, mieux vaut songer à acquérire une voiture ancienne conçue dès l'origine pour un usage courant, et donc dotée d'un système de refroidissement adapté aux heures de pointe. D'une manière générale, plus une voiture est ancienne, moins elle se à nos condition actuelle de circulation. Notamment sur autoroute, où le maintien d'une moyenne élevée impose des efforts excessifs à des moteurs pas conçus pour un usage prolongé à haut régime, associés à des transmissions dont le rapport final tire souvent trop court. Bien gérer une voiture ancienne, c'est aussi adapter son allure et ses itinéraire à sa nature.
LES FRAIS FIXES
En ville, une place de stationnement dans un parking fermée sécurisé est indispensable. La location au mois d'un emplacement peut coûter jusqu'à 100€, voire plus d'avantage à Paris. Ce qui représente tout de même 1200 € à l'année pour une seule voiture. Une bonne assurance relève aussi de l'indispensable. Même si les contrats "collection" sont nettement plus économique que leur équivalents "moderne", mieux vaut opter pour une couverture garantissant la valeur de votre voiture en cas de sinistres. Assurer au tiers une Ferrari Daytona restaurée relève d'un calcul particulièrement mesquin. Certaine publicités proposent des tarifs d'appel pour ces assurance "collection" à 30 €. A ce prix-là, vous ne payer que le papier du contrat. Une assurance cohérente couvrant les risques de vol et d'incendie, les catastrophe naturelles, le vandalisme et le bris de glace revient en moyenne à 450 € pour une voiture des années 60 estimée à 30 000 €. Les vols de voitures de colletions ne relèvent pas que de la rumeur ...
N'oubliez pas d'inclure dans votre budget de base la carte grise, qui peut atteindre des sommets si vous aimez les grosses cylindrées. Les 40 chevaux fiscaux d'une Corvette Sting Ray vous délesteront d'au moins 600 €... Et coté carburant, comptez large : il y a 30 ans, une bonne GT engloutissait 20l/100km à 130km/h.
Atricle paru dans le magazine "Sport AUTO" n°505 de Février.
Ce message a été modifié par Louis - 09 April 2007 - 06:13 PM.