Tiens, je vais essayer de rebondir sur le message de l'ami
memez. Quand on devient un des "gardiens de l’Histoire" en devenant le possesseur d'un véhicule de course historique plus au moins prestigieux, il faut bien sur oublier les modifications anarchiques en vue d'en améliorer le comportement ou les performances (comme j'essaye de le faire
) et les remplacer par des opérations de "conservation". Chaque intervention doit en effet être mûrement réfléchie pour ne pas porter ombrage à l'Histoire ... et à la cote de l'auto. La démarche est forcément dépendante du prestige de l'objet et souvent divise les collectionneurs avec son clan d'intégristes purs et durs et son clan - plus large - de progressistes pragmatiques. En fait, il n'est pas rare de voir des gardiens transformés en prisonniers du ou des véhicules dont ils ont la garde !!! C'est, vous l'avez compris, une démarche qui ne pourra jamais me convenir car un véhicule de compétition - même historique - qui n'est plus adapté aux principales évolutions des époques qu'il doit traverser est un véhicule qui meurt ! Hier c'était l'essence sans plomb et les équipements de sécurité qu'il a fallu adopter pour remettre nos vieilles mécaniques aux nouvelles normes ; aujourd'hui c'est le niveau sonore des échappements qui préoccupe une grande partie des responsables de circuit et demain sera la chasse impitoyable contre les rejets de carbone. Bref, les modifications il en a fallu hier, il faut continuer à en faire et il en faudra encore demain! Ce ne doit cependant pas une être une contrainte insupportable et il faut en accepter le défit car c'est à cette seule condition que l'on peut encore faire rouler de temps en temps sa vieille voiture ... et se faire plaisir.
La dernière modification faite sur ma réplique est une simple fantaisie de ma part, pour démontrer justement mon indépendance au monde des obsédés de la vis d'origine. C'est en mémoire d'un incident survenu au début de 1964, alors que le premier coupé Cobra - qui ne s'appelait pas encore "le coupé Daytona" - disputait une de ses premières courses d'endurance. C'était justement sur le circuit de Daytona, durant la fameuse course qui comptait pour les championnats du monde. Par une succession de hasards malencontreux, le premier coupé avait pris feu pendant la course lors d'un arrêt technique aux stands. Sans la vigilance et la réaction spontanée des pompiers de service, la voiture et les stands où étaient stokés les bidons d'essence aurait pu exploser et l'incident du départ se serait transformé en tragédie. Pour raconter simplement les faits, ce début d'incendie a pour origine le pont arrière qui avait surchauffé suite à la défaillance de sa pompe à huile qui était en charge de recirculer l'huile dans un radiateur et de refroidir le pont. En effet, cette pompe à huile électrique à commande manuelle ne devait être mise en service uniquement que lorsque la température de l'huile était réchauffée et suffisamment fluide pour pouvoir être aspirée sans problème par la pompe. Pour cette course, ce n'est pas le pilote habituel qui avait participé à la construction et au développement du coupé qui pris le départ mais un second pilote venu en renfort pour l'occasion. N'étant pas familiarisé de la procédure de préchauffage, il mis immédiatement la petite pompe électrique en service sans attendre que l'huile épaisse du pont ai eu le temps de se fluidifier. La pompe en surcharge grilla dans les minutes qui suivirent et le pont mal refroidit se mis à chauffer. Lors d'un arrêt aux stands, suite à une instruction malencontreuse, les mécaniciens refirent le plein - alors qu'il avait été déjà réalisé 15mn plus tôt - et firent déborder l'essence du réservoir qui s'écoula sur le pont surchauffé. La voiture pris feu instantanément. Les photos 1 et 2 de l'époque relatent la scène.
Moi qui aime bien les histoires de l'Histoire, j'ai décidé en souvenir de cette péripétie, d'installer une sonde de température d'huile sur mon pont arrière avec un indicateur de température au dessus du commutateur de commande de la pompe électrique. Chaque fois que je le regarde, j'ai l'impression de faire un clin d'oeil au passé
Photo 3: je découpe à la scie cloche le tableau de bord
Photo 4: Installation du thermomètre et de sa sonde
Puis, réalisation d'un piquage sur la tuyauterie d'huile pour installer la sonde.
Photo 7: Remplacement du raccord simple d'aspiration d'huile par un Té
Photo 5: Fabrication et installation d'un raccord latéral maison pour recevoir la sonde de température (sans obturer la circulation d'huile)
Photo 6: Fixation de la sonde
Pour donner quelques chiffres, les pertes de la transmission sont majoritairement dissipées dans le pont. A pleine charge, ces pertes sont largement supérieures à 20kW, de quoi chauffer une grande maison en hiver !
Ce message a été modifié par nanard289 - 07 September 2009 - 02:53 PM.